La mission Rosetta est passée à l’histoire lorsque la sonde est parvenue jusqu’à la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko en 2014 et a déployé le module atterrisseur Philae dans le but de réaliser des observations par télédétection et des mesures in situ. Le personnel de RHEA participe à l’élaboration et à l’entretien des archives de la mission, en plus de fournir des services de soutien.

La mission Rosetta dans le temps

Lancement de la mission: 2 mars 2004
Fin des activités: 30 septembre 2016

À propos de la mission Rosetta

Mission fondamentale de l’Agence spatiale européenne (ESA), Rosetta devait à l’origine aller à la rencontre de la comète 46P/Wirtanen. Toutefois, la date du lancement ayant dû être reportée, une nouvelle cible a été sélectionnée : la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.

Durant son long périple vers 67P, Rosetta a réalisé des observations sur deux comètes de la ceinture d’astéroïdes, Šteins et Lutetia, en septembre 2008 et en juillet 2010.

Finalement, en septembre 2014, plus de dix ans après son lancement et après un mois de manœuvres complexes, Rosetta a commencé à orbiter autour de 67P.

Philae et Rosetta atterrissent sur la comète 67P

En novembre 2014, au terme de rigoureux essais, le module atterrisseur Philae a été déployé à la surface de la comète. Malheureusement, en raison d’une défaillance de l’un de ses propulseurs et du système de harpons qui devait ancrer le module sur la comète, Philae a rebondi à deux reprises et s’est retrouvé dans l’ombre. Son fonctionnement a ainsi été écourté, puisque les instruments ont cessé de fonctionner une fois les batteries qui les alimentaient épuisées.

Ce projet emballant a ainsi connu une fin plutôt triste. Rosetta est toutefois demeurée en orbite autour de 67P et tous ses instruments fonctionnaient parfaitement. La collecte de données a donc pu continuer pendant deux autres années, soit jusqu’à la fin de la mission en septembre 2016. Rosetta a ensuite entamé une descente contrôlée pour atteindre la surface de la comète.

La sonde a continué à recueillir des données jusqu’au dernier moment. Les images captées par la caméra OSIRIS durant la descente ont été transmises Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) de l’ESA, à Darmstadt, en Allemagne, fournissant plusieurs gros plans de caractéristiques intéressantes à la surface de la comète.

An outburst from Comet 67P/Churyumov–Gerasimenko captured by Rosetta’s OSIRIS narrow-angle camera. Image copyright: ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA
Une explosion de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko capturée par la caméra à angle étroit OSIRIS de Rosetta. © ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

Principales réalisations techniques de Rosetta

Déterminer la trajectoire d’un satellite, du lancement jusqu’à l’orbite finale, est une tâche extrêmement complexe, et il est nécessaire de tenir compte du volume de carburant limité pouvant être transporté à bord. Pour des missions comme Rosetta, les trajectoires doivent être optimisées de façon à tirer parti de la gravité.

Rosetta a pu se servir de la gravité de la Terre et de Mars pour atteindre la comète 67P, survolant la Terre trois fois et Mars, une fois.

Le survol de Mars, le 27 février 2007, s’est avéré particulièrement critique pour la sonde en raison de :

  • sa basse altitude : la sonde est passée à tout juste 250 km de la surface;
  • sa position dans l’ombre, rendant impossible la recharge des batteries de tous les systèmes à bord.

L’engin spatial a émergé de ces 15 minutes passées dans le noir, tous ses systèmes en parfait état, ce qui vient souligner les compétences extraordinaires des ingénieurs et des scientifiques responsables de l’exploitation de Rosetta.

Découvrez des images captées lorsque Rosetta a survolé la Terre, Mars ainsi que les astéroïdes Šteins et Lutetia.

Principales réalisations scientifiques de Rosetta

Tout comme la pierre de Rosette, qui a été essentielle au déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens, la sonde Rosetta nous aidera à élucider les mystères de la formation du système solaire.

Les comètes sont faites de matières primitives ayant donné naissance à la majorité du système solaire. L’étude de leur composition aidera les scientifiques à déterminer la façon dont le système solaire s’est formé.

Certaines découvertes intéressantes ont déjà été réalisées. On a longtemps cru que l’eau avait été apportée sur Terre par les comètes qui se sont écrasées à la surface. Toutefois, il s’avère que les molécules d’eau détectées par Rosetta à la surface de la comète 67P sont composées en majorité d’un type d’hydrogène différent de celui que l’on retrouve le plus souvent sur Terre. Si 67P est représentative des comètes qui ont bombardé la Terre durant sa formation, l’eau doit avoir été apportée sur Terre d’une autre façon.

Cette découverte emballante soulève d’importantes questions sur l’origine de la Terre et du système solaire

Dans l’ensemble, la collecte de données in situ a été écourtée en raison de la perte de Philae, mais le volume de données recueillies par la mission Rosetta tiendra les scientifiques occupés pendant de nombreuses années.

Insolite, mais vrai

De manière inattendue, Rosetta a mesuré un champ magnétique oscillant à la surface de 67P. Ce champ résulte probablement de l’interaction entre le vent solaire et la surface de la comète, et n’est pas généré par le noyau de 67P.

Bien qu’entièrement naturel, ce phénomène a été décrit comme une chanson. Le compositeur allemand Manuel Senfft a créé une interprétation artistique à partir des données recueillies par les magnétomètres à bord de la sonde et, même si elle relève de l’art « naturel », cette pièce a été comparée au Continuum pour clavecin du compositeur d’avant-garde hongrois György Ligeti.

Apprenez-en davantage au sujet de la « comète chantante ».

Contribution de RHEA à la mission Rosetta

Le système MOIS de RHEA a été utilisé pour la préparation et la gestion des procédures de la mission Rosetta.

Le personnel de RHEA prend maintenant part à l’élaboration et à l’entretien des archives de la mission, qui font partie archives des sciences planétaires (PSA) au Centre des données scientifiques de l’ESAC (ESDC).

Même si ce travail se déroule plutôt en coulisses, il est absolument essentiel, puisqu’il fournit à la communauté scientifique internationale un accès à long terme aux données, favorisant ainsi les découvertes. Le Groupe RHEA est l’un des principaux contributeurs de l’ESDC, tant sur le plan du développement que du soutien.

Image principale : © ESA/ATG medialab

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